Editos 2021
Janvier 2021 - Avril 2021
EDITO DU MOIS
Voici le message d'Espérance de notre Prêtre accompagnateur Antoine Brethomé. Pour cette nouvelle année : "Ouvrons nos fenêtres"
"Marchons dans l’espérance !"
J’invite à l’espérance qui « nous parle d’une réalité qui est enracinée au plus profond de l’être humain, indépendamment des circonstances concrètes et des conditionnements historiques dans lesquels il vit.
Elle nous parle d’une soif, d’une aspiration, d’un désir de plénitude, de vie réussie, d’une volonté de toucher ce qui est grand, ce qui remplit le cœur et élève l’esprit vers les grandes choses, comme la vérité, la bonté et la beauté, la justice et l’amour. […]
L’espérance est audace, elle sait regarder au-delà du confort personnel, des petites sécurités et des compensations qui rétrécissent l’horizon, pour s’ouvrir à de grands idéaux qui rendent la vie plus belle et plus digne ».
Fratelli tutti : 55 - Pape François
EDITO DU MOIS DE FÉVRIER À AVRIL 2021
Oui au logement pour tous ! Non aux squats et campements !
Un squat c'est l'échec de la politique d’un hébergement pour tous !
Un squat c'est l'échec d'une politique de l'immigration qui ne sait plus accueillir l'étranger dignement !
Mais un squat, c’est le seul lieu dans lequel un débouté du droit d’asile peut se réfugier, le seul lieu dans lequel les personnes qui n’ont plus de logement peuvent trouver un abri, le seul lieu dans lequel des étudiants peuvent avoir un toit !
Est-ce que c’est acceptable dans un pays aussi développé et riche que la France, dans une République fondée sur la liberté, l’égalité et la fraternité ?
Qu'est ce que la liberté pour les personnes, quelque soit leur origine, qui n’ont plus de logement ni de travail, pour les étrangers sans titre de séjour qui craignent chaque jour d’être expulsés ?
Qu'est ce que l'égalité sans logement, ce droit de l’homme premier, qui conditionne l’insertion ?
Qu'est ce que la fraternité sans le respect de chaque être humain ?
Les squats et les campements ne doivent plus exister !
Au regard de l’actualité, comment ne pas dénoncer l’incapacité des services de l'Etat et des collectivités à développer suffisamment de logement bon marché ? Quels réflexions et partenariats sont mis en place entre les associations, les initiatives citoyennes, les acteurs de terrain, les collectivités et les services de l’Etat ? Une fois expulsés des squats, comment sont suivi ces hommes, femmes et enfants ?
Comment ne pas dénoncer les plus de 22 000 logements inoccupés ? Les logements et les locaux vacants peuvent être réquisitionnés par les préfets depuis les ordonnances de 1945. Les différentes lois sur le logement, depuis une trentaine d’années, ont repris cette possibilité mais les textes ne sont pas appliqués ! Il faut se mobiliser au côté des organisations pour faire appliquer cette possibilité. Mais avant d’en arriver à la réquisition, ne pourrait-on pas mettre en place une véritable politique d’incitation des propriétaires à louer leur logement ? Certaines associations le font déjà, avec des résultats incontestables.
Oui, soyons toujours plus nombreux à créer et à vivre des solidarités !
La Mission Ouvrière de Gironde soutient les membres de ses composantes : l'Action Catholique des enfants, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, l'Action Catholique Ouvrière, les Prêtres et Religieuses en monde ouvrier et la Mission de la Mer, qui cheminent et luttent individuellement et collectivement pour un logement pour tous, l’accès à la santé pour tous et sans exception, un enseignement au service de l’émancipation de tous, un travail décent pour tous et, enfin, une vie épanouie !
C'est en vivant tout cela que nous sommes, au quotidien, les témoins du message de Jésus Christ, un message d'Amour et d'engagement au service des plus pauvres et avec ceux qui sont devenus les invisibles !
« Ce que vous faites au plus petit d'entre vous, c'est à moi que vous le faites ! »
La Mission Ouvrière de Gironde soutient tous ceux qui combattent les préjugés, qui sont plus fort qu'hier, qui résistent et luttent avec celles et ceux qui œuvrent pour une société plus juste et plus humaine.
Jean Loïc Lafon
Délégué Diocésain à la Mission Ouvrière
EDITO DU MOIS DE MAI
Dans une lettre adressée à toute l’Église le pape François propose de consacrer cette année à Saint Joseph. Je vous mets ici le chapitre de cette lettre qui concerne le Joseph travailleur dont c’est la fête le 1er mai.
- Père travailleur
Le rapport avec le travail est un aspect qui caractérise saint Joseph et qui est mis en évidence depuis la première Encyclique sociale, Rerum novarum, de Léon XIII. Saint Joseph était un charpentier qui a travaillé honnêtement pour garantir la subsistance de sa famille. Jésus a appris de lui la valeur, la dignité et la joie de ce que signifie manger le pain, fruit de son travail.
À notre époque où le travail semble représenter de nouveau une urgente question sociale et où le chômage atteint parfois des niveaux impressionnants, y compris dans les nations où pendant des décennies on a vécu un certain bien-être, il est nécessaire de comprendre, avec une conscience renouvelée, la signification du travail qui donne la dignité et dont notre Saint est le patron exemplaire.
Le travail devient participation à l’œuvre même du salut, occasion pour hâter l’avènement du Royaume, développer les potentialités et qualités personnelles en les mettant au service de la société et de la communion. Le travail devient occasion de réalisation, non seulement pour soi-même mais surtout pour ce noyau originel de la société qu’est la famille. Une famille où manque le travail est davantage exposée aux difficultés, aux tensions, aux fractures et même à la tentation désespérée et désespérante de la dissolution. Comment pourrions-nous parler de la dignité humaine sans vouloir garantir, à tous et à chacun, la possibilité d’une digne subsistance ?
La personne qui travaille, quel que soit sa tâche, collabore avec Dieu lui-même et devient un peu créatrice du monde qui nous entoure. La crise de notre époque, qui est une crise économique, sociale, culturelle et spirituelle, peut représenter pour tous un appel à redécouvrir la valeur, l’importance et la nécessité du travail pour donner naissance à une nouvelle “normalité” dont personne n’est exclu. Le travail de saint Joseph nous rappelle que Dieu lui-même fait homme n’a pas dédaigné de travailler. La perte du travail qui frappe de nombreux frères et sœurs, et qui est en augmentation ces derniers temps à cause de la pandémie de la Covid-19, doit être un rappel à revoir nos priorités. Implorons saint Joseph travailleur pour que nous puissions trouver des chemins qui nous engagent à dire : aucun jeune, aucune personne, aucune famille sans travail !
Le Pape François
Paroles de Pierre Claverie, évêque d’Oran en juin 1996, assassiné en août de la même année avec un jeune algérien musulman.
"[...] Nous n’avons aucun pouvoir, mais nous sommes là comme au chevet d’un ami, d’un frère malade, en silence, en lui serrant la main, en lui épongeant le front.
A cause de Jésus parce que c’est lui qui souffre là, dans cette violence qui n’épargne personne, crucifié à nouveau dans la chair de milliers d’innocents.
Comme Marie, sa mère et saint Jean, nous sommes là au pied de la Croix où Jésus meurt abandonné des siens et raillé par la foule.
N’est-il pas essentiel pour le chrétien d’être présent dans les lieux de déréliction et d’abandon ?
« Où serait l’Eglise de Jésus-Christ, elle-même Corps du Christ si elle n’était pas là d’abord ?
Je crois qu’elle meurt de n’être pas assez proche de la Croix de son Seigneur.
Si paradoxal que cela puisse paraître, et saint Paul le montre bien, la force, la vitalité, l’espérance chrétienne, la fécondité de l’Eglise viennent de là. Pas d’ailleurs, ni autrement.
Elle se trompe, l’Eglise, et elle trompe le monde, lorsqu’elle se situe comme une puissance parmi d’autres, comme une organisation humanitaire ou comme un mouvement évangélique à grand spectacle.
Elle peut briller, elle ne brûle pas du feu de l’amour de Dieu, ‘fort comme la mort’ comme le dit le Cantique des cantiques. Car il s’agit bien d’amour ici, d’amour d’abord et d’amour seul. Une passion dont Jésus nous a donné le goût et tracé le chemin.
‘Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime’. "